La revue BILBOQUET parut sur 48 numéros entre le 6 février 1938 et le 1er janvier 1939.

Publiée par les éditions du Petit Écho de la Mode (Éditions de Montsouris), qui bannissaient les bandes étrangères, cette revue a la particularité justement de ne publier que des séries anglo-saxonnes, dont les débuts des fameux "Boucaniers" de Will Eisner et, sous le titre "Jean Reid, l'audacieux", une version de "Tailspin Tommy" de Hal Forrest plus intéressante que celle que publiait ROBINSON au même moment sous le titre de "Jean Bolide".

Jugé « assez faible dans l’ensemble » par le BDM, le périodique disparut d’ailleurs des toutes dernières éditions de ce dictionnaire encyclopédique. C’est dommage, parce qu’il y a des bandes de qualité que l’on ne retrouve pas ailleurs (par exemple Ahern, dont les histoires loufoques ne seront reprises en France dans CHARLIE MENSUEL que dans les années 80) – et aussi un clin d’œil au cinéma de l’époque.

Une étude avait été consacrée au journal par Pierre Couperie dans le n° 12 de la revue PHÉNIX en 1970 (« Un oublié : Bilboquet ») ; une autre parut en 1978 dans HAGA (due à H. F. Calmels). Plus récemment, on trouve dans PÉRIODE ROUGE, un petit écho amusé au journal et à un de ses personnages préfigurant Rahan (Christian Potus, « En ces temps farouches… », n° 19, novembre 2009).

La une du n° 1 mettait à l’honneur « Les Boucaniers » de Will Eisner (qui signait Willis Rensie) ; ensuite la maquette resta inchangée pour les 47 numéros suivants : format 26x38 cm, 8 pages, la première page, en couleurs, consacrée aux séries aéronautiques de Hal Forrest, les pages 2 et 3 en noir et blanc avec « Scrappy » et « Les Boucaniers », les pages centrales en couleurs avec « Je ne sais pas tout », « Grindeson et Cie », « Les frères Loufoc » et « Cap’tain Bilboquet », les pages 6-7 avec un roman, du rédactionnel et des jeux, la dernière page enfin, en couleurs, avec « Polo, l’éclaireur marin ».

Les auteurs sont tous anglo-saxons (mais le copyright est effacés et toutes les histoires sont créditées « ag. française de presse »), hormis le journaliste français Georges Fronval qui signe parfois ses rédactionnels « Le Fureteur » - et ce dès le 6 février 1938, soit deux mois avant SPIROU !